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vendredi, 24 avril 2015 10:30

Qu’est-ce que le vin « naturel » ?

Amateur chevronné ou débutant de vin, simple gastronome à la recherche du meilleur accord mets/vins, vous avez sûrement entendu parler des vins dits « naturels » : salons, foire aux vins, articles dans la presse concernant tel ou tel viticulteur qui a converti son domaine non sans souvent quelques difficultés… mais quels sont ces vins qui maintenant bien loin du phénomène de mode sont ancrés dans les habitudes de consommation ?

Il convient de distinguer quatre grandes catégories :

Les vins issus de la viticulture raisonnée :
Première étape dans la production de vins respectueux de leur environnement, la viticulture raisonnée préconise l’usage limité de produits phytosanitaires mais sans contrainte.

Les vins issus de la viticulture biologique ou vins « bio »:
Depuis le règlement européen sur la vinification de 2012, le « vin bio » jouit désormais d’un statut clair et certifié. Pesticides et engrais chimiques sont prohibés. Seuls les produits d’origine naturelle, tels que les insecticides végétaux, le cuivre, le soufre sont utilisés. Les OGM et herbicides sont de même prohibés.

En ce qui concerne la vinification, tous les composants agricoles (raisin, sucre…) doivent être certifiés bio. En cave, de nombreux procédés sont interdits, tels que les électrodialyses, le chauffage à plus de 70%, la désalcoolisation. Les intrants œnologiques utilisés pour la fermentation, la filtration et la stabilisation sont limités. L’emploi de soufre (SO2) est de même restreint.

En général, le vigneron est appelé à suivre un système de culture et de vinification respectueux du vivant et des cycles naturels.

Branche radicale du « bio » pour qui la vigne est un organisme vivant qu’il faut rendre le plus autonome possible, la biodynamie a été inventée par Rudolf STEINER en 1924. C’est une forme d’agriculture écologique qui a fait ses preuves tant en terme de quantité produite que de qualité des produits. Pour de nombreux amateurs, elle représente la « haute couture » de l’agriculture biologique, celle qui s’attache aux détails de la vie de la plante. Elle consiste en 90% de pratiques viticoles biologiques et 10% de pratiques spécifiques à la biodynamie.

Concrètement, en plus de respecter les chartes bio, la biodynamie utilise des techniques spécifiques, comme la pulvérisation de préparations naturelles à base de plantes destinées à équilibrer le milieu et favoriser l’immunité des plantes cultivées et des animaux d’élevage. La culture biodynamique développe une vision globale de l’agriculture, en prenant en compte l’influence sur les cultures de l’environnement proche, comme celui des planètes lointaines de notre système solaire et met en œuvre le traitement par dynamisation de plantes et minéraux (doses homéopathiques) qui tient compte de l’influence magnétique des planètes.

Dans la bouteille, de par les techniques et le soin apporté à la culture et à la vinification, le résultat est forcément unique et authentique. Les vins en biodynamie sont parmi les plus représentatifs de leur terroir et de la qualité qu’on peut en espérer : certains très grands crus de Bordeaux et de Bourgogne, même s’ils ont choisi de ne pas mettre en avant cette démarche, sont en biodynamie depuis longtemps…

Les vins dits « nature » :
Les producteurs de vins dits « nature » vont plus loin dans leur approche respectueuse du vivant et de la vigne, à la recherche du goût original ou « naturel » du vin, tels que pouvaient le déguster nos anciens…

Les vignes « naturelles  » ne reçoivent aucun produit de synthèse ni traitement systématique. Les raisins sont vinifiés avec leurs propres levures ou du levain, ne reçoivent pas de sucre, des doses infimes de soufre sont utilisées, certains préférant s’en passer et laisser le vin se protéger avec ses propres sulfites.
Lors de la vinification, l’intervention de l’homme et l’utilisation des divers additifs est limité au maximum : pas de soufre, pas de traitements chimiques dessols, peu d’intervention en cave.

Le résultat, ce sont des vins toujours surprenants, chaque cépage s’exprimant pleinement différemment selon son terroir, chaque millésime étant unique. Les vins sont souvent plus digestes mais aussi plus fragiles.